Steven Gerrard, l’hommage.

Fidélité, émotion, exemple… Ce sont ces trois mots que j’ai choisi pour décrire Steven Gerrard. La liste aurait pu être beaucoup plus longue, presque infinie.

Steven le fidèle, simple me direz-vous.

Simple à raconter oui, lui ne l’a pas raconté, il l’a réalisé. Les plus grands ont frappé à la porte d’Anfield, il a toujours refusé. Le plus bel exemple est sûrement en 2005: Avant LA finale à Istanbul contre l’A.C. Milan, Steven est prêt à partir. Les valises sont quasiment faites, le pré-contrat est quasiment signé, Abramovitch l’a quasiment convaincu ! Seulement la magie opère, une magie liverpuldienne. Les reds sont menés 3-0, le numéro 8 fait lui même le discours à la mi-temps, remotive ses troupes, dirige ses hommes, le reste est histoire. Liverpool est Champion d’Europe. Peu après Steven Gerrard rencontre la presse et déclare « Comment voulez-vous que je quitte Liverpool après une nuit comme celle-ci ? Je vais peut-être regretter de ne pas avoir rejoint Chelsea, mais j’aurais encore plus regretté de quitter le club de mon cœur.»

Steven l’émotif, enfant du pays oblige. Je pourrais citer ses larmes après la victoire contre Manchester City en fin de saison dernière, ses cartons rouges face à Everton… J’ai choisi un autre moment, récent. Ce 23 Septembre 2012, Liverpool reçoit United. Ce derby d’Angleterre restera dans les mémoires, Manchester s’impose, mais un geste a marqué. Quelques jours avant ça, les supporters de Liverpool ont été dédouanés des faits qu’ils leurs étaient reprochés lors du drame d’Hillsborough, 23 ans auparavant. C’est la libération pour le peuple rouge, c’est la justice pour les 96. Gerrard ouvre le score d’une demi-volée du gauche, embrasse le Liverbird à pleine bouche et lève les bras au ciel, les larmes aux yeux. 23 ans plus tôt son jeune cousin, Jon Paul Gerrard, n’avait pas survécu au drame. L’hommage est poignant, il éclipsera la victoire des Red Devils dans la presse le lendemain.

Steven l’exemple, le leader.

La rage au ventre, il aura inspiré Liverpool, ses joueurs, ses managers qui sont passés depuis 1998 et sa première en rouge. Il n’y a pas plus bel exemple que ce dernier match des phases de poules de la Ligue des Champions. Les reds reçoivent l’Olympiakos, seule une victoire par deux buts d’écart qualifie Liverpool. Après avoir été menés 1-0, Benitez chamboule tout, deux nouveaux entrants ramènent l’espoir dans le coeur des scousers. Liverpool est devant, 2-1. Il reste 4 minutes, Carragher centre, Mellor dévie et à 25 mètres Gerrard est là, il frappe… et marque. « Quel tir fils, quel tir ! » s’exclame en anglais le commentateur Andy Gray. Anfield explose, l’idole court rejoindre ses fans dans un coin du KOP, Liverpool est qualifié et s’en ira ajouter une cinquième étoile sur son maillot.

Le kid d’Anfield est devenu grand, est devenu roi, mais rassurez vous il l’a lui même dit, « c’est plus un à bientôt, qu’un au revoir. »

 

Jacques Santucci