Finale de 2005 : Déjà, 10 ans !

Voilà déjà 10 ans jour pour jour que Liverpool décrochait une 5ème Ligue des Champions à son palmarès.

Après Rome 1977, Londres 1978, Paris 1981 et Rome 1984, l’année Istanbul 2005 célèbre de nouveau ses héros et s’inscrit pour beaucoup comme étant le match le plus incroyable de l’Histoire du football. Retour tout en citations et en analyses sur le miracle d’Istanbul.

Liverpool FC :

Rafael Benitez : « En rentrant au vestiaire à la mi-temps, j’ai songé à ce qu’il fallait dire et à la manière de le dire. Les gens ne savent pas à quel point il est difficile de vivre de tels moments, en particulier si vous ne savez pas quelles paroles il faut prononcer. Avant la mi-temps, nous perdions 2-0 et j’étais en train de rédiger quelques mots quand nous avons soudainement encaissé un troisième but. Pendant que je traversais le tunnel menant aux vestiaires, je réfléchissais à ce qu’il fallait dire. J’ai dit aux joueurs que nos supporters étaient toujours derrière nous et que si nous marquions un but, la situation pouvait changer. J’ai procédé à des changements tactiques et aligné trois hommes en défense avec Dietmar Hamann comme composante de la couverture à deux hommes au milieu de terrain. Mais, plus important encore, avec la blessure de Finnan qui n’a pu disputer la deuxième mi-temps, nous n’avions plus de latéral droit sur le terrain. Après le 3-3 et Milan qui place Serginho sur la gauche, j’ai dû déplacer Steven Gerrard en le faisant passer de son rôle offensif derrière les attaquants de pointe au poste d’arrière droit. Steven était le seul joueur à même de tenir ce rôle, le troisième poste occupé par notre capitaine dans ce match. A la fin, nous avons contrôlé le jeu, les espaces et Stevie a effectué un travail formidable, menant finalement l’équipe à la victoire. »

Steven Gerrard : « L’AC Milan a joué tellement intelligemment et rapidement que je nous considère comme chanceux de repartir au vestiaire sur le score de 3-0. Cela nous a pris du temps de chasser de nos esprits leur supériorité. »

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Jamie Carragher : « Kaka nous a causé beaucoup de problèmes. Nous avions le moral dans les chaussettes à la fin de la première mi-temps et jamais je n’aurais cru renverser la situation. »

Rafael Benitez : « Nous avions travaillé très dur les dix derniers jours pour préparer la finale et nous étions dans l’obligation de nous battre jusqu’au bout. Il faut toujours croire en soi et en ses capacités. Nous nous sommes battus dur pour arriver jusque-là. »

Djimi Traoré : « Quand on est retourné dans les vestiaires, les joueurs du Milan étaient déjà en train de célébrer leur victoire et dire qu’ils étaient Champion d’Europe. Cela nous a vraiment aidé et nous a donné la force de revenir dans le match. »

Luis Garcia : « Aux vestiaires, nous pouvions entendre très clairement les milliers de supporters présent au stade chanter le You’ll Never Walk Alone. Pouvez-vous imaginer ce sentiment ? On était mené 3-0 en finale de Ligue des Champions et nous pouvions entendre 45000 supporters nous faire comprendre qu’ils croyaient toujours en nous. Nous savions qu’ils avaient mis du temps à venir jusqu’ici et que le voyage était pénible. A ce moment précis, nous avons-nous aussi commencé à y croire ».

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Jamie Carragher : « La meilleure chose que le coach ait faite au cours du match, c’est d’avoir fait jouer « Le Kaiser ». Quelle performance de Didi ! Avant qu’il ne soit présent sur le terrain, Kaka nous a posé beaucoup de problèmes et nous ne pouvions le maintenir. Mais Didi l’a fait. »

Djimi Traoré : « Une fois le premier but marqué, Milan s’est mis à avoir peur et s’est effondré. Quand Didi est entré sur le terrain, il nous a apporté son expérience et les a déroutés. »

Rick Parry (chef exécutif de LFC) : « A la mi-temps, nous savions que cela serait une lutte acharnée pour revenir au score. Mais quand on repense à l’Olympiakos, tu te dis que tout est possible. Mais ensuite tu repenses au fait que tu joues contre le Milan AC et que cette équipe ne va pas concéder 3 buts si facilement. »

Steven Gerrard : « Quand Jerzy a réalisé ce double arrêt contre Sheva, juste avant qu’il ne tire je me suis dit : « But… », et puis je savais que c’était fini. Mais quand le ballon a finalement tapé la barre, je me suis dit que, peut-être, c’était notre jour de chance. »

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Jamie Carragher : « Quand Jerzy a réalisé cette arrêt contre Shevchenko, je me suis dit que nous allions gagner parce que Sheva est un attaquant de classe mondiale. Il n’était pas possible qu’il manque cette occasion. J’étais juste dans l’attente de voir le ballon taper le fond des filets. Quand finalement elle n’est pas rentrée, tu repenses à tous ces événements qui sont survenus : le but de Gerrard dans les dernières minutes contre l’Olympiakos, le comeback du 3-0 il y a peu… »

Jerzy Dudek : « J’avais bossé pour une éventuelle séance de pénalty avec des vidéos et je savais dans quelle direction plonger. Mais quand c’est arrivé, j’ai plongé de l’autre côté de ce que j’avais retenu. Avant la séance, Carra est venu me voir et m’a dit : « Souviens-toi de Grobelaar et la danse des genoux en 84. Fais pareil ! Danse, fais n’importe quoi, déstabilise-les ! ». »

Djimi Traoré : « Nous n’avions pas décidé au préalable qui irait tirer les pénalties parce que nous ne pensions pas en arriver jusque-là. Rafa a alors demandé à tous les joueurs qui voulait tirer et je lui ai dit non merci. »

Jerzy Dudek : « Honnêtement, quand j’ai arrêté le penalty de Shevchenko, jene savais même pas que c’était fini. Et puis j’ai vu tous les mecs se jeter sur moi. C’était un sentiment incroyable, indescriptible. Nous avons célébré ce sacre jusqu’au bout de la nuit. On s’est bu quelques verres. Peut-être même plus qu’un peu ! »

Vladimir Smicer : « J’ai fêté cette victoire avec le plus gros cigare jamais vu auparavant. J’ai ensuite dansé avec les fans dans les rues et c’était complètement dingue. C’était la plus grande nuit de notre vie. Je ne voulais pas aller au lit, il n’y a d’ailleurs aucune raison d’aller dormir après une nuit pareille. »

Rafael Benitez : « C’est sans aucun doute la plus belle nuit de ma vie dans le football. »

Steven Gerrard : « Je n’ai pas dormi avec le trophée, mais je l’avais dans ma chambre. C’est bizarre, mais il fallait que je l’aie avec moi. Soulever cette coupe en tant que capitaine est le plus beau moment de ma vie ». 

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Milan AC :

Hernan Crespo (en prét depuis Chelsea) : « Deux semaines avant le match, Carlo m’a dit que je démarrerait la rencontre. J’ai donc commencé à étudier pas mal de matchs des Reds. Je connaissais tout sur eux. J’aurais pu facilement faire un rapport sur eux. »

Paolo Maldini : « A la mi-temps, tout le monde criait, comme dans une baston. Ancelotti s’est alors tourné vers tout le monde et nous a dit : « La ferme ! Pendant 5 minutes, je ne veux entendre aucun d’entre vous ! Je ne veux pas entendre un mot ! » Nous l’avons fermé. Nous nous sommes calmés et avons commencé à discuter sur ce qui était bon et ce qui l’était moins. Puis nous avons pensé à la deuxième mi-temps. Intérieurement, je me disais : « On peut vraiment le faire ! », mais je me suis tût. »

Jaap Stam : « Nous nous sommes mis dans une bonne position grâce à une excellente première mi-temps. Puis il y a eu 6 minutes complètement folles et Liverpool nous a totalement changés. Par la suite, nous avions toujours des chances de remporter le match, mais il nous était impossible de battre Jerzy Dudek. »

Hernan Crespo : « Personne n’a célébré la victoire à la mi-temps, ce sont des foutaises ! Nous avions Alessandro Nesta, Maldini, Pirlo, Gattuso, Seedorf, Shevchenko et bien d’autres. Vous pensez vraiment qu’ils auraient fêté la victoire après 45 minutes ? »

Paolo Maldini : « Je me rappelle du premier but. Je voyais Gerrard et Jaap (Stam) et j’allais lui dire : « Fais gaffe ! Il arrive ! » Finalement, je n’ai rien dit du tout. Puis, le ballon est venu et Gerrard a marqué. Je me suis dit : « Putain, mais pourquoi tu l’as bouclé ? » »

Paolo Maldini : « Quelque chose s’est passé en deuxième mi-temps : les fans de Liverpool. Ils ont commencé à chanter et chanter. D’habitude dans ce genre de situation, c’est du 50-50. Là, c’était du 75-25. Nos fans ont dû vendre leur place à ceux de Liverpool. »

Hernan Crespo : « Je n’oublierai jamais l’arrêt de Dudek sur la frappe de Sheva. C’est quelque chose d’incroyable. Même Dudek doit encore se demander comment il a pu arrêter ce tir. C’est surréaliste. »

Andrea Pirlo : « Quand cette torture s’est terminée, nous nous sommes retrouvés dans les vestiaires : nous n’arrivions pas à parler et à bouger. Mentalement, nous étions au fond du trou. Et plus les heures passaient, pire c’était : insomnies, colère, dépression. On avait inventé une nouvelle maladie : le syndrome d’Istanbul. »

Jaap Stam : « Il fait applaudir les joueurs de Liverpool pour avoir montré une telle détermination et ne jamais avoir abandonné. Ils ont montré beaucoup de caractère pour revenir de 3 buts de retard. Je ne sais pas si c’était écrit que Liverpool devait ou non gagner cette Ligue des Champions, mais je pense que nous étions la meilleure équipe sur le terrain. »

Gennaro Gattuso : « J’étais complètement perdu. Galliani m’a enfermé pendant sept heures dans la salle de trophées du club pour me convaincre de rester. »

Andrea Pirlo : « Je ne me sentais plus joueur de foot. Pire, je ne me sentais plus homme, je n’osais plus me regarder dans le miroir. Je n’ai jamais revu ce match, cela fait trop mal. »

Andrey Shevchenko : « Sur le coup, c’était une douleur incroyable. Mais depuis, j’ai appris à le voir d’une manière positive. L’équipe a bien joué ce soir et les joueurs étaient très solidaire. A mon humble avis, nous méritions de l’emporter. Mais Dudek a réalisé un arrêt fantastique sur une de mes frappes. Ça fait partie du foot. »

Paolo Maldini : « J’ai repensé pendant plusieurs mois à cette défaite, j’étais convaincu que c’était ma dernière occasion de remporter une Champions League. »

Andrea Pirlo : « Dans l’esprit des gens, la raison de notre échec ce soir se nomme Jerzy Dudek. Ce crétin nous a déconcentré en gesticulant sur sa ligne de but puis a arrosé nos plaies de sel en arrêtant nos penalties. Quelque chose a foiré. Un genre de suicide collectif où nous étions tous pieds et poings liés à sauter du pont du Bosphore.»

Andrey Shevchenko : « Si je devais réaliser le même tir 10000 autre fois, Dudek n’en sauverait même pas un. Malheureusement, il l’a fait au moment où ça comptait. »

Hernan Crespo : « Ça fait partie de la beauté du football. Ce match fait partie du destin, des choses que l’on ne peut pas expliquer. Encore aujourd’hui, je ne peux pas l’expliquer. »

Silvio Berlusconi : « Milan a bien mieux joué que Liverpool tout au long du match. Nous avons sans cesse bougé l’adversaire alors qu’eux, n’ont rien fait. C’est une honte ! » 

Carlo Ancelotti : « Je n’ai jamais revu la finale, car il n’y a aucun intérêt. Je n’en ressens pas le besoin. »

Réactions du monde :

Diego Maradona : « Ce club anglais a prouvé que les miracles existent. Désormais, je sais qui soutenir en Angleterre. Ils ont montré que le football est le plus beau sport du monde. L’équipe a montré qu’elle pouvait jouer et écrire une page dans les livres d’Histoire. Ce match perdurera à jamais. Les supporters de Liverpool ne m’avaient pas laissé dormir la nuit précédente. Il y en avait 10 pour 3 milanais. A la mi-temps, ils ont montré leur amour inconditionnel pour leur club alors qu’ils étaient menés 3-0 et n’ont jamais arrêté de chanter. »

Johan Cruyff : « Il n’existe pas d’autres clubs en Europe avec un tel hymne. Il n’existe pas un seul club dans le monde autant uni derrière ses supporters. Je me suis assis et ai regardé les supporters de Liverpool, jusqu’à m’en donner des frissons. Tel un seul homme, 40000 personnes étaient réunies derrière leur équipe. C’est quelque chose que peu d’équipes peuvent se vanter d’avoir. Pour cette raison, j’admire ce club plus que tout autre. »

Kevin Nolan : « J’étais avec le Kop pour soutenir Liverpool. C’était fantastique ! »

Franz Beckenbauer : « Avec du fighting spirit et de la passion, Liverpool a poussé plus loin qu’il n’est en réalité possible de pousser. Il faut savoir les féliciter pour la manière dont ils se sont battus. Ils l’ont mérité, tout simplement. »

Gianluigi Buffon : « La prochaine fois, il faudra que je fasse comme Jerzy Dudek. Peut-être que si j’avais fait comme ça en 2003, nous aurions gagné nous aussi. Dans une séance de pénalty, un gardien passe soit pour un idiot, soit pour un héros. Cette fois, il faut admirer sa performance, atypique certes, mais efficace. Parfois, le football est complètement fou. »

Diego Maradona : « Même le Brésil de la Coupe du Monde 1970 n’aurait pas pu réussir un tel retournement de situation ! »


Bruno Pessiot

OLSC France